Foyer régional Ste-Élizabeth

En 2001, la CSSIAT a choisi les foyers de soins pour faire l’objet d’une intervention ciblée en raison de leur taux élevé de blessures. Au sein de cette industrie, le Foyer Ste-Élizabeth à Baker Brook présentait une fréquence particulièrement élevée d’accidents. « Une des pires », indique le directeur général du foyer de soins, Paul Couturier.

Bien que les foyers de soins aient continué à être une industrie ciblée, le Foyer Ste-Élizabeth a réussi à réduire son nombre d’accidents et à devenir un modèle pour les autres foyers de soins de la province. Après avoir adopté le programme 5*22 de Travail sécuritaire NB en 2003, il a réduit son nombre d’accidents et son taux de cotisation, qui est maintenant 35 % inférieur au taux de l’industrie. (5*22 est un programme de sécurité structuré fondé sur 5 principes de base et 22 sujets de santé et de sécurité.)

« Ces trois dernières années, on a sauvé 100 000 $. On peut faire beaucoup avec ça », explique M. Couturier.

« Il faut regarder 5*22 sur une base d’un investissement et non comme une dépense », ajoute-t-il. « Un investissement qui rapporte beaucoup. En moins de 24 mois, on a vu ce retour financier. Mais plus important, c’est le bienfait de réduire les blessures; à ceci, on ne peut pas attacher une valeur. »

Bien que la campagne visant à réduire les blessures au foyer de soins n’ait été mise en œuvre activement qu’en 2003, le foyer de soins a pris connaissance des ressources et des options disponibles pour l’aider en 2001, lorsque M. Couturier s’est joint à un comité provincial établi pour trouver des solutions aux problèmes auxquels l’industrie faisait face. Le comité était formé de représentants de l’Association des foyers de soins du Nouveau-Brunswick inc.; de deux directeurs généraux de foyers de soins; et de représentants du ministère du Développement social, du Syndicat canadien de la fonction publique, du Syndicat des infirmières et infirmiers du Nouveau-Brunswick ainsi que de Travail sécuritaire NB.

« Nous étions chanceux que M. Couturier siégeait à ce comité », affirme la chef des services alimentaires et la responsable du programme 5*22 au foyer de soins, Bernice Plourde. « Pour améliorer la situation, nous devions changer notre culture au niveau de la sécurité. Pour ce faire, il est nécessaire d’avoir la participation de la direction. La direction doit investir, et elle l’a fait », souligne-t-elle

Mme Plourde explique que la réussite n’a pas été facile. « Cela a pris beaucoup de travail – tout le monde a tellement travaillé, et a donné 110 %. Nos réunions (autour du 5*22) ont souvent duré quatre heures, et on les avait de deux à quatre fois par mois. »

Avec la mise en œuvre du programme 5*22, la santé et la sécurité représentent maintenant 50 % de l’orientation d’un nouvel employé, ce qui comprend de la documentation et des discussions individuelles sur des dangers précis liés au travail. « Un employé ne peut pas commencer à travailler jusqu’à ce qu’il ait reçu l’orientation et que nous sommes certains qu’il ait bien compris la matière », déclare M. Couturier. « Même les employés qui sont ici depuis longtemps doivent recevoir l’orientation s’ils changent de service ou d’emploi, puisque ce sont de nouveaux risques qui entrent en jeu », explique-t-il.

« Le 5*22 a changé le climat. C’est complètement différent. Tous les employés assument la responsabilité de tout danger qu’ils constatent, peu importe le service dans lequel ils travaillent ou leur emploi », indique Mme Plourde. « La sécurité est devenue enracinée. Les employés questionnent beaucoup et s’efforcent de trouver des solutions à tout danger qu’ils relèvent. »

« C’est vraiment remarquable. On est allé du pire au meilleur », affirme-t-elle.

« C’est un excellent programme », ajoute M. Couturier. « C’est ici (au foyer) pour l’éternité. »

Une conseillère en santé et en sécurité de Travail sécuritaire NB pour la Région du Nord-ouest, Martine Bélanger, applaudit les efforts du foyer de soins et sa réussite jusqu’à ce jour. « C’est sans hésitation que la direction du Foyer Ste-Élizabeth a accepté notre aide pour implanter un système de gestion en santé et sécurité dans le but de réduire ses coûts et les pertes rattachés aux accidents du travail. Grâce à l’engagement ferme de la gestion et au travail acharné des employés visés, ce partenariat a non seulement permis au Foyer Ste-Élizabeth de tourner la page et d’implanter efficacement un système de gestion, mais aussi de réduire le nombre d’accidents et d’apporter un changement de culture à l’interne. Ce succès est la résultante d’une démarche qui a nécessité temps et efforts, mais qui au bout de la ligne a su combler les attentes des intervenants visés. »